La cigarette électronique est un produit étonnant qui suscite aussi bien l’enthousiasme que la peur. Recommandée par certains professionnels de santé, elle est déconseillée par d’autres. Parfois mise en avant par la presse pour son incroyable efficacité, parfois sujet d’articles « croustillants » sur sa dangerosité. Il est temps de faire le point sur cet objet innovant.
J’ai entendu des personnes dire : « moi, je préfère continuer avec les bonnes vieilles cigarettes que je connais ». Et un ami, à qui je faisais essayer une e-cigarette, m’a retourné : « Ah parce qu’en plus il faut appuyer sur un bouton ! ». Commençons par le commencement, intéressons-nous à son historique, afin de savoir quel recul nous avons sur ce produit miracle.
C’est en 2004 que les premiers modèles ont été commercialisés en Chine. Un pharmacien chinois, Hon Lik, a mis au point un procédé de vaporisation sans combustion. Il souhaitait lutter contre les ravages du tabac, voyant son père atteint d’un cancer du poumon.
Cela fait donc déjà 10 ans que la e-cigarette est utilisée. 10 ans de recul d’expérience.
Pas encore 10 ans de recul scientifique car c’est à partir de 2009 que les premières études scientifiques sur le sujet apparaissent.
Le nombre d’études n’a cessé d’augmenter depuis. Toutes qualités confondues, on peut compter plus de 300 études à ce jour en lien avec la cigarette électronique, et les recherches continuent, ce qui est très encourageant.
Déjà en 2010, l’association américaine des médecins de la santé publique se positionnait en faveur de l’utilisation des e-cigarettes chez les adultes fumeurs : « nous privilégions une approche permissive à l'e-cigarette parce qu’il est envisageable que celle-ci sauve la vie de millions de personnes qui, autrement, mourront d'une maladie liée au tabac au cours des 20 prochaines années. »
Ensuite il faut s’intéresser à la méthode d’évaluation du risque. Pour évaluer l’impact sur la santé, une e-cigarette remplie de e-liquide est actionnée en mimant le comportement de l’utilisateur, puis la vapeur émise est récoltée et analysée.
La toxicité dépend pour beaucoup de la manière dont le e-liquide est vaporisé : température et durée de la chauffe : si la température de chauffe est trop importante, des composés de dégradation toxiques peuvent se former. L’utilisateur doit suivre des règles de bon usage de la cigarette électronique pour vapoter en toute sécurité. À ce sujet, vous pouvez consulter notre rubrique Conseils de bon usage.
La toxicité dépend aussi de la qualité du e-liquide utilisé. Les fabricants doivent bien connaître les arômes qu’ils utilisent et leur composition précise afin d’éviter les molécules à risque par inhalation. Ils doivent également connaître la stabilité à la chaleur des arômes utilisés.
Ainsi, pour analyser avec pertinence les résultats des études déjà parues, il faut exclure de l’analyse les études dont la méthode n’est pas représentative de la réalité. Et si l’on s’en tient aux études les plus sérieuses dans leur méthode, elles démontrent sans appel qu’avec du bon matériel et un E-liquide de qualité, les cigarettes électroniques sont incroyablement moins nocives que les cigarettes traditionnelles.
« Le tabac tue, pas la cigarette électronique ».
Ces paroles rassurantes du Dr Mathilde Rauch, pneumologue, nous démontrent aujourd'hui que la cigarette électronique est un outil d’aide de première importance pour les adultes fumeurs.
Mylène Pillot
Pharmacienne
Cofondatrice de Naturacig